L’air est pourpre, couleur des jours de révolte. Amplifié par le sable et le courant ambiant, les grains volants lustrent la peau du sinistré.
Deux jours à jeun sur la cordillère…
La soif, la faim, la sécheresse et le froid, tout se mêle sur la lisère des cieux… le jour couvre la nuit, et la pluie n’est que mirage. L’autre en vous, vous demande mais vous restez sourd, rien ne pourra perturber votre mirage…
Oublier les sens innés, retrouver la douleur originelle, celle du manque et du besoin. Un leurre pour votre esprit qui se vide de sa consistance et n’est plus qu’une mèche entre deux feux : l’un brûle la réalité, l’autre attise votre avidité.
Sur les chemins initiés par votre animosité, vous retrouvez vos semblables : des pumas au regard vide qui guettent votre esprit comme une lueur éteinte. La chaire, les condors, qui flairent votre présence comme la mort rode sous vos pieds. La sueur coule su votre charogne sans apport.
L’image de ces meutes vous renvoie votre image d’affamé, sans un sou pour se faire invité, sans un muscle pour se faire dévorer. Inutile de vouloir continuer…